Asmae  &  Dounya & Nassima & Houda

°°° Quatre filles ont rêvé et rêvent encore …  Leur calme et  tranquillité de nature ne laissent pas des fois leur amour pour les petites folies de la vie apparaître  et quand elles éclatent de rire c’est la grande  surprise pour les non habitués à leur joie de vivre.

Ensemble ou chacune de son côté, ces quatre filles ont décidé de partager leur passion, de donner libre cours à leur imagination, et de vivre tout simplement.

Elles parleront d'un oeil qui contemple,d'un coeur qui bouge, d'une conscience qui s'agite , d'une main qui découvre, d'un regard de moins en moins timide ... d'un moi en mutation.

C'est étrange combien on se ressemble.

On éprouve les mêmes sentiments. D'autres les ont déjà exprimés. Cependant, le besoin d'apporter son grain de sel persiste ... °°°

...Il y a des moments ou je me retrouve soudainement en proie d'un horrible désarroi, ou les mots les plus réconfortants ne peuvent rien contre mes maux, ils ne deviennent qu'un lointain écho qui se perd dans l'inanité...

Je m'isole en tête à tête avec ma peine, tout me parrait si loin, si flou derrière la brume de mes larmes, je sombre, mais nul ne parvient à m'aider... je suis seule désormais, seule face à cette cohue, au macabre paysage d'un désespoir infini, tontôt je m'effondre dans les tréfonds des océans de mes pleurs, tontôt je déambule parmi les vestiges de ma vie, je contemple la splendeur du débris qui m'enrobe... tout ce que j'avais battis est détruit, mes souvenirs s'écroulent autour de moi, mes rêves se transforment en la germe de mes tracas, mes rires ne sont plus que fumées, mes jubilations ne sont plus que cendres... Je ne me reconnais plus, je me sens étrangère, exilée loin de mon âme, sinistrée dans l'amertume, brisée par le poids de ce qui n'existent plus... Une ample envie me hante, celle de fuire ma vie, qui ne me présente plus d'autres lendemains que le passé, et ainsi partir à la quête de la paix, une paix intérieure, le calme qui succède la tempête...

Comme c'est soulageant de vider les bribes de mon coeur dans les ténébreux étendus, de délester le poids de mes pensées... j'essaye de me tenir à distance de mon naufrage, de l'admirer périr dans les profondeurs de l'oubli... Rupture dans la rupture... je me sens amnésique de mon présent... je m'oublie... mes yeux se ferment en toute douceur... quelle délivrance! une soyeuse brise me transporte aux rivages de la sérénité, de la quiétude... un moment si intense que j'ai cru qu'il était perpetuel, mais il n'était, en réalité, qu'éphémère, un tout petit instant d'accalmie qui me mèna à m'interroger : " jusqu'à quand resterai-je clouée au passé? que peut être ce futur dont je suis si méfiante? qu'en est-il du moment présent, de ce que je suis entrain de vivre?...". La réponse était si spontannée qu'aussitôt je répliquai :" mon passé est une expérience, qu'elle soit bonne ou dure, elle ne peut qu'être bénéfique... la vie continue, ce n'est pas pour autant qu'il faut y renoncer... seul 'maintenant' existe, c'est lui qu'il faut vivre pleinement, il est la seule réalité sans laquelle il n'y aurait jamais d' 'après', qui n'est autre qu'un simple mythe..."

écrit par : Asmae

Ce qui est au fond de moi n’est pas nécessairement ce que tu vois de ma personnalité. Ne te laisse jamais tromper par ce que je laisse paraître, par ce que je veux te faire croire. Je laisse paraître mille visages et très peu montrent ce que je suis réellement. J’ai toujours cherché mes propres moyens pour ne pas me laisser connaître alors ne te laisse pas tromper par ce que je laisse paraître. Je donne souvent l’impression d’être confiant, fier, que tout va bien, que je n’ai besoin de personne. Mais ce n’est pas toujours le cas.

J’ai peur de perdre ton respect ou que tu te moques de moi, j’ai peur de te montrer ma vrai personnalité et tu me tournes le dos par la suite, j’ai peur que j’enlève mon masque et tu porteras plusieurs. Et ça je ne pourrais le supporter. J’ai envie de t’avoir comme quelqu’un de proche, de te respecter, de t’aimer, de te consoler si tu auras besoin.

Je suis souvent hésitant, confus, j’ai peur de tout et je me sens seul au fond de moi. Mais je sais très bien cacher mes sentiments. Je panique à l’idée que mes faiblesses et mes peurs pourraient paraître. Ne jamais essayer d’enlever ce masque et de confronter le monde de nature me décourage et m’effraye  et me fait sentir que je ne réussirai jamais à être acceptée par l’autre tel que je suis.

C’est de ta faute quand même que tu ne m’as pas connu telle que je suis en réalité, puisque tu t’intéresses qu’aux apparences. Tu n’as jamais essayé de me connaitre, de dévoiler mes secrets, de lire mes pensées ni d’écouter mon silence.

Je veux te dire combien j’ai besoin de toi pour que je puisse laisser sortir ce que je suis au fond de moi. Toi seul peut m’enlever mon masque, toi seul peut me libérer de la prison que j’avais construite moi-même. Quand tu t’approches de moi, je suis souvent porté à te repousser même si, au fond de moi je ne veux plus t’éloigner. Mais c’est plus fort que moi.

s’il est vrai que ce qu’on ressent est plus fort que tout, alors je serai toujours sur que tu vas réussir à faire tomber mes masques. Il suffit de me parler, de me croire et de me faire confiance puisque je suis une personne très sensible, tout à fait comme toi.

Tu peux te demander qui je suis.

Pourtant tu me connais bien et tu me vois toujours puisque je n’ai autre que ceux et celles que tu rencontres chaque jour.

écrit par : HOUDA

     Elle contempla, dans un silence éloquent, l’image de la lune que reflétait la face ondulée de la mer, sa vue s’étendit plus loin, se limita par l’horizon lointain qui séparait ces deux grandeurs infiniment immenses, le ciel et la mer. Un ciel qui scintillait de toute part, une obscurité ornée d’étoiles plus ou moins luisantes, dispersées dans le ciel  comme s’elles recevaient leur brillance de la splendeur flambante de la lune. L’éclat de ce spectacle naturel se réfléchissait harmonieusement dans la mer.

         La mer, quant à elle, était largement étendue qu’on croyait porter le ciel entre ses mains, elle miroitait avec un mouvement lent de la surface qui faisait balancer l’image du ciel jusqu’un horizon inaccessible.

         Son regard, que rien ne pouvait dévier, demeura plongé dans ce tableau admirable, mais son âme était bien au delà. Elle se laissa emporter par le plaisir, non seulement des yeux, mais surtout celui de l’esprit. Elle ne pouvait pas manquer son rendez-vous, et ce n’était pas d’ailleurs la première fois  qu’elle le faisait, elle était toujours à temps, la première à la rencontre de son bien-aimé. 

         Lui, il apparut soudain dans l’obscurité, venant de loin à pas légers. Avec un sourire qui se traçait sur son visage, il se baissa modestement et prit sa main …

Après un muet et long étonnement, un temps d’émerveillement plutôt, elle se redressa dans toute sa beauté, tendit sa main et laissa errer ses yeux sur son regard.

         Leur danse commença et continua sous l’éclat de la pleine lune, accompagnée du son des vagues qui avançaient et reculaient sous le vent ...

         Au milieu de son bonheur, il recula d’un pas, se retira  lentement de cette danse, comme s’il ne voulait pas être remarqué par ses yeux qui brillaient d’une jouissance extrême. Dès qu’elle plissa ses paupières, il disparut vers un angle obscur sans laisser de traces ...

     Ces heures de paix et de bonheur s’écoulaient au bord de la mer, et elle !!Elle  se rendit à sa terrasse dans laquelle elle s’installait chaque nuit. Ces scènes et ces émotions,  cette danse et ce sourire n’étaient que le reflet de son imagination. Des images qui se mettaient sur ce spectacle de ciel et de mer, et le rendaient de plus en plus émotionnel …

Il ne reviendrait pas !? … Peut être …  Mais l’espoir de le revoir un jour demeurait …

Ecrit par :  Dounya

Je m’appelle Silence.

Je poursuis seul les conversations terminées. J’accompagne le vide dans ses promenades.

Ma Loi

J’ai une loi. La loi du silence. C’est une loi selon laquelle les mots et les voix peuvent se frayer un chemin sans aboutissement, demeurant dans la pénombre de l’inconnu.

Je sillonne les ruelles lugubres et les sentiers sinistres. Je retourne l’écho des ruines et je me réjouis de la froideur de l’hiver … une froideur qui se dissipe avec l’avènement de la générosité printanière.

Entre moi et la Parole

Entre moi et la parole, entre moi et le bruit, entre moi et la voix, c’est une histoire qui puise dans l’éternité.

Des fois, la parole me fait peur, me défie, me rend malade, et des fois elle m’apaise et me libère de la routine. 

Je laisse à la parole le privilège d’être entendue, de voir le jour, de faire preuve d’existence.

Je suis la face cachée de la parole. Un autre mode d’expression beaucoup plus profond, plus fertile en sens et exposé à tout type d’interprétations.

Je clos les discussions et même les clavardages. Le progrès technologique n’a pas pu échapper à ma présence.

« Il y a des chants qui, lorsqu'ils se taisent, obligent à écouter un certain silence plus précieux qu'eux mêmes. »  Albert Marie Besnard 

Entre moi et les Autres

Je suis l’élu fidèle de toutes les circonstances.

Je résume la moitié de la vie, je cache au fond la trace d’expériences vécues, endurées et difficilement oubliables.

Je nuis au confort des uns, comme je rassure d’autres par ma présence.

Je suis le refuge du timide, la consolation du rêveur, j’inspire sagesse et noblesse et procure détente et réflexion.

Je peux être fatal et causer l’asphyxie des esprits faibles et craintifs, comme je peux renforcer la confiance et servir d’outil de pression sur les bouches avides de discours futiles. Il m’arrive des fois de provoquer la colère de mon interlocuteur.

Je suis le compagnon des étreintes affectueuses, des regards doux, et des émotions intenses.

Accompagnant un sourire et un regard appropriés, je donne au visage une expression particulière, toute transparente et vive. Par moments, je suis le seul moyen de compassion possible.

« Il est des douleurs devant lesquelles une amie véritable ne peut rien offrir de meilleur qu'un silence compatissant. » Simone Gagnon

                                                                      Nassima

                                                                   voir la suite :)

Un grand merci à Mr Mohammed LAARIBI pour ce coup de coeur :D

Publié par : Dounya

HOUDA

Les mots me trahissent à chaque fois que j’y ai recours, ils me laissent seule devant ma page des heures et des heures… Méditer, songer, s’oublier dans des détails perdus dans les plis de ma mémoire… Ma mémoire, par contre, m’est toujours fidèle, cette faculté que nous a été donnée est un mystère, elle me transporte à travers le temps, me fait visiter son royaume ou règne un silence absolu que j’écoute attentivement, comment est-ce que toutes ces scènes qui passent devant mes yeux, l’une après l’autre, ont pu se réfugier dans ce calme plat ? Une pièce théâtrale qui se joue, et dont je ne suis pas uniquement le spectateur. Je me contente d’abord d’observer les coins de la scène noircis par le temps, d’analyser les personnages qui incarnent des rôles qui leurs étaient imposés dans la vie .Tout à coup, une fille assise sur une chaise au coin, attire mon attention, mais les mouvements de ces personnages agités la voilent de ma vue, je m’ajuste alors dans ma place pour que j’observe tout l’angle qu’elle occupe… Son silence révèle des images enfermées, des paroles entassées, des émotions bouleversées et des secrets enterrés au fond, la timidité paralyse sa voix et le découragement accable ses espérances…mais, elle est là, elle entend les clameurs de son entourage, tantôt des cris de défaite, tantôt des sifflets de joie, son rôle est d’apprendre de tout ce qui se passe autour d’elle … EN SILENCE...Mais comment j’ai pu déchiffrer ces sentiments et déceler les angles cachés de ce personnage ? Pourquoi j’ai accordé tant d’importance à cet enfant qui n’interprète pas un rôle marquant ? Et pourquoi ce personnage précisément? Parce que, tout simplement, ce personnage est moi-même !!J’ai voyagé à travers cette mémoire qui m’a ramené à un intervalle de mon passé, je me suis vue, je suis le spectateur d’une scène dont j’étais l’acteur. Et la pièce continue …Puis, tout d’un coup, le silence se romps, les gens disparaissent, avant même que le rideau se baisse. Ma mémoire finit par me rendre chez moi en me promettant de prochains voyages. Je me suis réveillée finalement par le bruit du présent, par les préoccupations de la vie, pour me retrouver devant des phrases et des expressions qui me sont étrangères, elles appartiennent à un passé vécu…

écrit par :Dounya

Si le "Mot " pouvait parler, qu'aurait-il pu dire? ....et "l'Image"? Saurait-elle s'exprimer en mots , par des couleurs, ou tout simplement se déguiser en figures?

Ceci n'est pas un conte de fée, mais un conte de tous les jours ...

Il était une fois ,quelque part ,un petit Mot âgé de trois lettres. Il avait l'habitude de s'asseoir au bord de la mer,à contempler des vagues de phrases se déverser l'une après l'autre. Son amie l'Image le rejoignait chaque fois qu'elle le pouvait pour se raconter les folies du jour ,ou de la semaine ... des histoires du genre :
" Hier, j'ai profondément blessé une personne :(..."

 ou encore :
"J'aime bien la curiosité des enfants ,tu sais ,j'apprécie leur regard, leur toucher chaque fois qu'une de mes couleurs ou figures leur interpellent, :)...".

Un jour,les deux amis ont decidé de faire un petit jeu. Ce jeu consiste à ce que chacun d'eux se présente à l'autre de la plus belle façon...sans exagération ni vanité. Telle était leur conversation, après un tirage au sort qui a donné la priorité au "petit Mot " de dire son mot le premier :

--Le petit Mot (l'air rigolo) : " Tout d'abord, je dois commencer par te présenter mon nom dont je suis trop fier .Je m'appelle le "Mot" . Je pense que mon nom me designe largement ,donc voilà ,je n'ai plus rien à ajouter :p".

--Mlle Image (prenant le jeu un peu trop au sérieux): " Ce n'est pas marrant :p . parle voyons!".

--Le petit Mot : "D'accord, mais ne te fâches pas dès maintenant ,sinon je ne trouverai pas mes mots ,meme si c'est moi le mot ,lol. Aah! vous les femmes ! :s".

Le Mot s'est mis ensuite debout, a bien ajusté ses lettres, et adoptant un air à la fois sérieux et tendre, a prononcé :
" Il m'est étrange de parler de moi même, parce que d'habitude on m'emploie pour parler d'autrui ,de l'autre ,d'autres choses.. ,mais bon. Tous les langages sans exception me prononcent, les yeux me lisent, les mains tracent mes lettres, les mémoires m'abritent, les coeurs m'adoptent et les consciences me partagent...Parlé ou écrit, je garantie la communication, la conversation,la parole...Même si je ne me compose que de petites lettres qu'on peut manier facilement, fais attention, je peux me révéler une arme destructive ou...chatouiller l'ouie comme une douce brise matinale. Je pénètre légèrement dans les esprits .Je peux guérir comme je peux être la cause d'une incurable souffrance. Je suis à la portée de tout le monde... avec des exceptions ... mais louange à celui ou celle qui sait m'en tirer profit pour exaucer des desseins nobles! Ne crois pas que j'ai seulement affaire à la raison, je peux entrer en mutuelle entente avec l'émotion ,la sensation ,le feeling...Ma parution fut il y a longtemps,et ma découverte fut une grande révolution ,une révolte contre l'incompréhension, l'ambiguïté, le lapsus, la loi de silence ...
A propos du silence, je vois qu'il t'a totalement envahi tt d'un coup :p,ha ha ha...c'est ton tour, voyons ce que tu vas dire :)".

-- Mlle Image : " D'accord , écoute alors: Je suis image de nature,je pense exister bien avant toi al akh le mot :).Je suis une figure , un mélange de couleurs ,ou bien un assemblage de traits, tantôt familiers tantôt abstraits et méconnaissables. D'ailleurs je peux même être les trois à la fois. L'oeil est mon complice, le pinceau malgré les différentes formes qu'il peut prendre est la grâce de mon existence. La toile, elle aussi, avec les multiples noms qu'on peut lui attribuer, demeure mon support, mon corps. J'inspire et expire le mot créativité, et sais-tu à quoi je rends hommage?eh bien, à la voix de la raison ,au cri et au silence de la folie, à la pudeur et à l'atrocité des sentiments, à la logique et à l'absurdité des faits , au charme de la lumière, à la vivacité et à l'obscurité de la couleur,à la richesse du symbole,...bref , au Duo: rêve _ réalité .J'ai comme habit la pensée de l'Humain...Je suis le refuge de l'artiste, la vie du peintre, la motivation du photographe. Enigme pour le penseur, spectacle féerique ou scandale ignoble pour l'admirateur, rien ne m'empêche d'affecter d'une façon ou d'une autre les esprits et les consciences. Je me manifeste sans barrière de langue, je joue toutes sortes de rôles, j’incarne différents personnages, je communique tout genre de thème. Je rends à la réflexion sa dignité, et à l'expression sa liberté .j'ai trop parlé , n'est ce pas?, mais j'aimerais bien ajouter une dernière chose, je peux? :p"
--le Mot : " Vas y!"
--Mlle Image : " On dit souvent :One picture is worth a thousand words ,loool."

Suite à cette réplique , la conversation s'est transformée en un échos de beaux rires, qui se sont étendus jusqu'à l'horizon ,pour se mélanger avec le rouge brique du coucher de soleil , et le chant mélodieux des vagues ...

                                                                                  Nassima